Les échappées de Frimi

Frimi est une petite chauve-souris aux ailes délicates et aux grands yeux curieux. Mais Frimi est fatiguée. Une fatigue qui colle à elle, qui l’alourdit, qui ne s’efface pas avec le repos. Elle regarde les autres chauves-souris s’envoler au crépuscule, danser dans le ciel nocturne, s’appeler à travers la nuit. Elle aimerait les rejoindre, sentir l’air glisser sous ses ailes, rire avec elles.

Mais son corps dit non. Alors Frimi reste dans son nid, blottie sous ses couvertures moelleuses, son petit ours Tchiki serré contre elle.

Les heures sont longues quand on doit rester allongée, quand les journées se ressemblent et que le monde semble tourner sans vous attendre. Mais Frimi a un secret : elle a des ailes invisibles. Pas celles qui battent dans le vent, non. Celles qui la portent ailleurs, au-delà des murs de sa chambre, au-delà de la fatigue.

Elle ferme les yeux et laisse son esprit s’envoler. Elle invente des mondes où tout est possible, où la fatigue n’a pas d’emprise, où chacun trouve sa place. Elle imagine des îles flottantes, des forêts enchantées, des créatures fantastiques qui n’ont peur de rien. Elle écrit des histoires de voyages, d’amitiés improbables, de héros qui ne courent pas toujours plus vite que les autres, mais qui trouvent toujours leur chemin.

Elle murmure ses récits à Tchiki, son fidèle compagnon. Lui ne dit rien, mais Frimi sait qu’il écoute. Il est le gardien silencieux de ses rêves, le témoin de ses aventures invisibles.

Et peu à peu, l’obscurité de sa chambre se remplit d’étoiles. Pas celles qu’on voit dans le ciel, mais celles qu’elle fait naître sur le papier.

Frimi ne peut pas toujours voler… mais dans ses histoires, elle touche l’infini.